Michel Lobrot (Paris 1924 – Sagonne 2019) est un pédagogue, psychologue, psychothérapeute et auteur. Il a été professeur au département des Sciences de l’éducation de l’Université Paris 8. Son œuvre est particulièrement prolifique :
- 25 livres publiés chez des éditeurs reconnus (voir la liste sur l’article Wikipedia concernant Michel Lobrot)
- Des dizaines d’autres livres auto-édités et des centaines d’articles (cf. bibliographie complète de 1948 à 2004)
- Un retentissement international, notamment après son livre « La pédagogie institutionnelle » (1966)
- Site des archives de Michel Lobrot
Pour connaître et comprendre le parcours de Michel Lobrot, il y a les entretiens avec Maria Antonia (en pdf) (2002), l’entretien Michel Lobrot, paroles de A à Z (en DVD) réalisé par Alain Siciliano (2005) et le livre « Lobrot ou la pédagogie du désir » d’Ahmed Lamihi (2021).
Voici une liste de ses textes principaux, avec parfois des morceaux choisis, parfois les textes dans leur intégralité, parfois des recensions (critiques), etc. :
La pédagogie institutionnelle (livre, 1966)
Premier ouvrage important de l’auteur. Plusieurs rééditions. Critique de la pédagogie bureaucratique et proposition pour une nouvelle pédagogie d’inspiration auto-gestionnaire.
Traduit en espagnol, italien, portugais.
Vers une science de l’éducation (livre, 1968)
Recension du livre « Children who read early » de Dolores Durkin (article dans Revue française de pédagogie, 1968)
Les effets de l’éducation (livre, 1971)
Premier ouvrage de l’auteur dans lequel les bases psychologiques d’une éducation nouvelle sont explorées
Recension de Adrien Hosotte (1972) disponible sur Persée
Traduit en espagnol
Troubles de la langue écrite et remèdes (livre, 1971)
Ouvrage centré entièrement sur les problèmes de la lecture et spécialement sur la dyslexie. Cet ouvrage inaugure une série de productions consacrées à l’exploration des instruments culturels, comme lecture, écriture, etc.
Traduit en espagnol sous le titre « Alteraciones de la lengua escrita y remedios » par l’éditeur Fontanella.
Priorité à l’éducation (livre, 1973)
A nouveau, les bases psychologiques de l’éducation sont explorées. Cela amène l’auteur à proposer un tableau récapitulatif des activités psychiques, d’une extrême importance, car il se trouve réutilisé dans plusieurs ouvrages ultérieurs. C’est une des bases de sa vision de la psyché, qui affirme le caractère modulaire de l’activité psychologique.
Recension de Guy Avanzini (1974) disponible sur Persée
Lire (livre, 1973)
Reprise des problèmes de la lecture, d’un point de vue plus pratique, avec un test de lecture pour enfant.
L’intelligence et ses formes (livre, 1973)
L’auteur aborde un sujet qu’il connaît bien puisqu’il a, pendant 10 ans, délivré un enseignement sur les problèmes de l’intelligence, en relation avec le retard intellectuel. Sa thèse est nouvelle car elle refuse les approches formalistes, si répandues sur ce sujet, et propose de faire de l’intelligence une fonction vitale de nature dynamique, capable d’appréhender le réel en mouvement.
Pour ou contre l’autorité (livre, 1973)
L’auteur, très sensible aux phénomènes de Pouvoir, adopte un angle d’attaque peu fréquent pour aborder ce sujet, qui est traité, le plus souvent, soit sous un angle purement technique (l’efficacité ou l’incidence du Pouvoir) soit sous un angle idéologique (son origine sacrée, sa nocivité). Il l’aborde, quant à lui, sous un angle psycho-sociologique : d’où vient le besoin d’exercer le Pouvoir ? Quel genre d’individu s’y adonne ? Quels sont les buts poursuivis réellement par ceux qui se hissent au Pouvoir ? Cela relève de la psychologie institutionnelle. Toute institution procède et découle d’une psychologie, d’une mentalité. Qu’en est-il du Pouvoir ? Cela permet d’éclairer sa signification réelle.
L’animation non-directive des groupes (livre, 1974)
C’est le premier ouvrage publié, dans lequel l’auteur se livre à des considérations autobiographiques et à son histoire de vie, en conjonction avec des exposés théoriques et pratiques, méthode qu’il utilisera beaucoup par la suite. Cet ouvrage, qui a eu un grand succès, est aussi le premier dans lequel l’auteur tente de définir sa conception de la non-directivité. D’autres ouvrages iront dans ce sens par la suite.
Recension de Paul Durning (1976) disponible sur Persée
La libération sexuelle (livre, 1975)
Ouvrage centré en grande partie sur le problème des fonctions de la sexualité. La fonction reproductive est opposée à la fonction érotique, et on montre que les deux ont des origines différentes et ne peuvent être confondues. On y parle aussi de la répression sexuelle et l’ouvrage se termine sur une analyse du problème des couples.
Traduit en espagnol.
La lecture adulte (livre écrit avec Daniel Zimmermann, 1975)
Recension du livre « La manière d’être lecteur » de Jean Foucambert (article dans Revue française de pédagogie, 1977)
Le problème de faire l’amour (article dans Raison présente, 1977)
Les difficultés sexuelles de l’adulte (livre, 1978)
Ouvrage dans lequel l’auteur fait état largement de son expérience de sexothérapeute. Il y est question des pulsions sexuelles, qui sont classifiées et définies, et de leurs manifestations. Là encore on rencontre la théorie modulaire, qui se traduit ici dans l’idée que les pulsions sexuelle sont dissociées, ne forment pas nécessairement des ensembles harmonieux et cohérents. Les troubles sexuels résultent des conflits internes entre les pulsions.
Apprendre à vivre (livre auto-publié, 1980)
C’est un journal dans lequel l’auteur parle de sa vie de thérapeute et de sa vie professionnelle.
Il a été publié en espagnol sous le titre « La experiencia grupal – Diario intimo de un psicoterapeuta (1976 – 1978) » par une maison d‘édition argentine (Lumen-Humanitas).
Le mal d’aimer (livre auto-publié, 1982)
Il est entièrement consacré à sa vie amoureuse et sentimentale.
Traduit en grec : version intégrale (en pdf) [gr]
L’école est ce qui change le moins (article dans Autogestions, 1982)
Les forces profondes du moi (livre, 1983)
Dans les années 1980, l’auteur poursuit sa réflexion en psychologie, qu’il n’avait pas abandonnée, puisque, dans les années antérieures (1975), il avait composé un ouvrage, actuellement non publié, intitulé Ma vision de l’homme.
Tous ses efforts, à partir de ce moment, visent à construire une théorie alternative au freudisme, qu’il n’arrêtera pas d’élaborer tout au cours d’une vingtaine d’années et jusqu’à aujourd’hui (2003). Le freudisme en effet lui apparaît comme un avatar du vieux rationalisme, du fait qu’il pose, au centre du psychisme, toute une machinerie destinée à élaborer des « produits de substitution », dûment organisés et ciblés, qu’il déclare inconscients, mais qui brillent par leur rationalité et leur ingéniosité. Son effort, à lui, est de découvrir le psychisme, dans son ingénuité première, quand il émerge des « forces profondes » et n’obéit à d’autres lois que les siennes. C’est ce qu’il essaie de faire dans ce livre.
L’évaluation en sciences humaines (article dans Cahiers de l’APLIUT, 1983)
L’école du futur (article dans Raison présente, 1984)
La fabrique des génies (livre auto-édité, 1985)
Ce livre, publié par l’auteur, ouvre en fait un nouveau filon, qui relève de ce que l’auteur appelle la « perfectologie », qu’il oppose à la « défectologie » ou à la pathologie, qui ont eu tant de succès dans la psychologie contemporaine. Le principe est d’étudier non pas les échecs, mais les réussites de l’évolution. Il suffit d’un élément absent pour détruire un vivant, mais il faut des quantités d’éléments pour le construire. Les théories qui reposent sur les processus de destruction risquent donc de privilégier un élément unique, alors que celles qui reposent sur les réussites sont obligées de tenir compte de tous.
Le génie est une des réussites de l’évolution, qui mérite d’être étudié, si l’on veut comprendre celle-ci. C’est la tâche à laquelle s’attèle l’auteur, d’où sort ce livre. Cependant, il s’aperçoit qu’il ne peut réaliser complètement son projet sans appréhender les phénomènes d’influence, sur lesquelles il écrit un ouvrage entier, non publié (Ces influences qui nous forment), et celui-ci, à son tour l’entraîne à une vaste synthèse historique, qu’il mettra douze ans à préparer (de 1988 à 2000) et qui s’appellera L’aventure humaine. On va en reparler.
L’influence des modèles (livre auto-édité, 1986)
Au moment d’entreprendre le travail de synthèse qui aboutira à l’Aventure humaine, Lobrot juge utile de tirer de son ouvrage non publié Ces influences qui nous forment, un ouvrage plus court, qui se limite au problème d’un type d’influence particulier : l’influence par les modèles. Dans cet ouvrage, il anticipe sur des conclusions qu’il ne développera que des années après, et qu’il n’a pas encore complètement exposées à l’heure qu’il est, qui concernent la formation de la personnalité. La thèse soutenue est que cette formation ne se fait pas par conditionnement – jeu des récompenses et punitions éducatives – mais par la création, à partir des modèles fournis par l’environnement, de représentations, de convictions et d’inclinations, qui déterminent elles-mêmes les réactions du sujet à l’égard des pressions ambiantes.
L’expérience du vivant (livre auto-édité, 1990)
Après avoir commencé à étudier le problème de l’évolution de l’humanité, Lobrot s’aperçoit qu’il doit aussi aborder le problème de l’évolution dans son ensemble : l’évolution des espèces. Il opère donc un détour de ce côté et acquiert progressivement la conviction, qu’il exposera complètement dans le dernier chapitre de l’Aventure humaine, que la thèse darwinienne d’une évolution par sélection des plus aptes, est insoutenable. Il ébauche une théorie alternative, pour expliquer l’évolution des espèces, en utilisant une variante de la théorie de l’expérience. Ce serait par le jeu des expériences vécues, au sens des rencontres faites effectivement par les vivants dans leurs pérégrinations diverses, que les formes et les organes de ceux-ci se modifieraient. Cela ne veut pas dire que « la fonction crée l’organe », comme le veut Lamarck, mais que l’idée d’une fonction, dans un programme non-inscrit, crée l’organe qui permet l’émergence de cette fonction.
Le plaisir, source d’énergie (texte auto-édité, 1990)
L’auteur, aborde, dans ce texte, un problème qui fait le pont entre la psychologie et l’éthique, car il a des aspects pratiques importants, celui du plaisir. C’est un vieux problème, sur lequel s’étaient confrontés les épicuriens et les stoïciens dans l’ antiquité et que la philosophie anglaise avait repris, à travers Bentham et les tenants de l’«utilitarism » et du pramatisme (Stuart Mill, William James, etc). Cependant, il ne traite pas, comme ces derniers, du problème de la motivation des actes en général, mais plus spécifiquement de la réalité humaine qui sert de finalité aux conduites, même si elles ne l’atteignent pas, à savoir le plaisir, en opposition à l’ « instinct de mort » de Freud.
Lire, délire (livre auto-édité, 1991)
À quoi sert l’école (livre, 1992)
Cet ouvrage a été commencé dès 1968 et n’a été terminé que dans les années 1990. C’est une réflexion en profondeur sur le phénomène école, avec des thèses qu’on rencontre déjà dans La pédagogie institutionnelle, mais dans une vision plus sociologique ou anthropologique. On y propose une véritable révolution dans l’école.
Chapitre intégral : Échec scolaire et culture (en pdf)
Chapitre intégral : Le plaisir, condition de l’apprentissage (en pdf)
Chapitre intégral : Une pédagogie contre l’échec scolaire (en pdf)
Traduit en portugais.
Essai sur la communication (texte auto-édité, 1992)
Le choc des émotions (livre, 1993)
Dans ce livre collectif, écrit avec sept autres spécialistes en psychologie, l’auteur, au cours de trois chapitres, essaie d’éclairer la nature de ce qu’il considère comme le noyau central du psychisme : l’émotion. Il montre que celle-ci est irréductible à quelque instance psychique que ce soit, nécessairement postérieure à elle et dépendante d’elle, comme par exemple la communication interpersonnelle. L’émotion, pour lui, est ce qui donne sens à tous nos actes et à toutes nos opérations, du fait qu’elle détermine leur valeur en terme de bien et de mal. Elle épouse et manifeste le mouvement même de la vie.
Désordre, Rupture, Échec (livre collectif dirigé par Robert Féger, 1995)
Écriture des parties « Échec scolaire et culture » et « Une pédagogie contre l’échec scolaire ». Reprise de thèses sur l’école et considérations nouvelles sur la pédagogie.
Recension du livre d’Ahmed Lamihi « De Freinet à la pédagogie institutionnelle ou l’école de Genevilliers (Article dans Revue française de pédagogie, 1995)
L’anti-Freud (livre, 1996)
Ce livre aborde de front la thèse que est au cœur du freudisme, et qu’on considère souvent comme une évidence, celle de l’Inconscient. L’auteur montre que l’instance connotée par ce terme est à la fois inatteignable, puisqu’elle devrait, si elle existe, être connue par la mémoire associative, incapable d’une telle connaissance, et n’explique rien, puisqu’il y a, derrière tout phénomène psychique, une certaine conscience, inhérente à la vie elle-même et qui prend des formes diverses. L’auteur tente d’analyser ces formes et de déterminer la part d’inconscience qui existe toujours et qui ne peut en aucune manière définir un appareil inconscient.
Traduit en grec moderne.
La Psychanalyse (livre, 1999)
Ce livre, écrit en collaboration avec Thierry Bonfanti, se veut un exposé, tout à fait objectif et honnête du mouvement psychanalytique, y compris dans ses prolongements. La critique n’y prédomine pas, sans être toutefois absente. Il s’agit plutôt de comprendre la genèse de la pensée freudienne.
L’aventure humaine (livre auto-édité, 1999)
C’est le livre le plus important, en volume et en dimension, que l’auteur ait jamais publié (800 pages). Il s’agit d’une vision synthétique de l’évolution de l’humanité, dans l’esprit de la psycho-histoire, c’est-à-dire en prenant pour modèles des diverses transformations humaines les processus psychologiques les mieux établis. L’idée de représenter l’évolution de l’humanité par ce genre de schémas est évidemment une gageure, étant donné le dédain affiché par tous les sociologues et anthropologues contemporains vis à vis de la psychologie. Et pourtant cela marche, cela engendre des explications très satisfaisantes, qui collent avec les faits d’une manière étonnante.
Les racines de la folie (texte auto-édité, 1999)
Ce texte tente d’aborder, à partir d’une recherche effectuée par une équipe de chercheurs, le problème de l’origine de la folie. A partir de l’étude approfondie de six cas célèbres et documentés de schizophrénie-paranoïa, l’auteur propose une hypothèse générale, qui s’appuie sur son idée, déjà ancienne (dès Priorité à l’éducation), de la nature modulaire du psychisme. La folie serait, d’après lui , le résultat d’une discordance ou d’un conflit, au sein du psychisme, entre des forces visant à l’insertion directe et adaptée dans le réel et des forces plus internes, plus subjectivisées, visant à la connaissance et à l’intégration de ce même réel au sein du moi. Les premières seraient, dans cette hypothèse, défaillantes et déficientes, alors que les secondes seraient particulièrement développées. Cela s’expliquerait, en dernière analyse, par des carences éducatives dans la petite enfance, conjuguées avec des incitations et des stimulations positives à l’adolescence ou postérieurement.
Du nouveau sur l’échec et la réussite scolaires (article dans Revue française de pédagogie, 1999)
Le monde du sexe (livre auto-édité, 2000)
Ouvrage important dans lequel l’auteur reprend, d’une part, sa réflexion en profondeur sur le sens de la sexualité et sur la signification qu’elle a dans l’univers des vivants, et, d’autre part, rassemble un grand nombre d’observations qu’il a recueillies au cours de sa vie et tente d’en tirer une vision d’ensemble sur les grandes tendances dans le domaine de la sexualité.
La culture asservie (texte auto-édité, 2001)
Les racines de la folie (texte auto-édité, 2001)
La dynamique psychique (texte auto-édité, 2001)
Directivité et non-directivité (article dans les dossiers pédagogiques, 2002)
L’auteur prend ici prétexte d’un éclaircissement des notions pratiques de directivité et non-directivité pour explorer l’opposition, centrale dans sa pensée, entre des pulsions et conduites centrées sur la sécurité et la défense du sujet par lui-même et des pulsions et conduites centrées sur le plaisir, l’affirmation de soi et l’activité désintéressée. Il montre que les premières sont orientées nettement vers la directivité et les secondes vers la non-directivité. Il indique ensuite quels sont les mouvements qui, dans l’histoire, ont été dans un sens et dans l’autre.
Les rêves revisités (livre auto-édité, 2002)
L’auteur, dans ce livre, qui se présente aussi comme un journal, satisfait deux tendances, qui n’ont pas cessé de se manifester chez lui depuis plus de vingt ans, à savoir d’un côté le besoin de revenir sur lui-même, pour comprendre mieux les forces auxquelles il est confronté, et le besoin de construire une théorie, un système explicatif. D’une part, il raconte de nombreux rêves faits par lui-même ou par des amis et tente d’y découvrir des lois, des constantes, une signification, sans faire aucune interprétation de type freudien. De l’autre, il attaque une nouvelle fois, mais cette fois plus profondément, les thèses freudiennes, et spécialement celle qui prétend voir, dans les rêves, la manifestation d’une instance cachée inconsciente, cherchant à provoquer délibérément la réapparition de certains contenus refoulés.
Cela l’amène à analyser le processus non intentionnel et non délibéré, qui est derrière des phénomènes tels que le rêve, qu’il définit comme automatiques, et à faire une étude approfondie sur les processus automatiques en général, en opposition aux processus intentionnels.
Grâce à cette dernière élaboration, l’auteur atteint une sorte d’accomplissement, qui va le mettre sur la voie d’un livre ultérieur qu’il voudrait intituler L’organisation de la Psyché.
L’écoute du désir (livre, 1989, puis revu et auto-édité, 2002)
Texte repris plusieurs fois et remanié depuis 1990. C’est en fait une tentative pour définir, une fois pour toutes, la méthode appelée NDI (non-directivité intervenante) que l’auteur a mise au point dans les années 1980 et pratiquée depuis. Cette méthode s’applique autant en pédagogie qu’en psychothérapie ou dans d’autres domaines. Les bases psychologiques de cette méthode sont aussi explorées.
Traduit en grec moderne : version intégrale (en pdf) [el], et en anglais : version intégrale (en pdf) [en]
La culture asservie (livre auto-édité, 2002)
Texte qui aborde pour la première fois d’une manière systématique le problème de la transmission de la culture. L’auteur aborde la question de la nature de la culture et montre qu’elle a été littéralement accaparée par les classes sociales supérieures depuis la nuit des temps. Elle est donc apparue comme un ornement du Pouvoir et aussi comme une manière pour lui de se faire accepter et de se travestir. Cela ne veut pas dire, comme le prétendait Pierre Bourdieu, qu’elle n’ait d’autre fonction possible que de constituer un « capital » entre les mains des puissants, qu’ils transmettent à leurs descendants. En réalité, elle est tout autre chose, comme le montre le texte, et cette autre chose est indispensable au développement humain.
La théorie institutionnelle (texte auto-édité, 2002)
Cet exposé doit normalement trouver sa place dans un livre collectif dirigé par A. Lamihi intitulé Les pédagogues institutionnels. L’auteur revient aux préoccupations qui avaient inspiré Pour ou contre l’autorité, c’est-à-dire à des schémas chargés d‘expliquer le fonctionnement social. Ici, ce qui apparaît comme ayant un pouvoir inducteur et moteur considérable est la réalité institutionnelle elle-même, qui procède du désir de chacun et de tous d’inscrire les décisions et projets humains dans des supports matériels, le temps, l’espace, la durée, la continuité, la solidité. Cela engendre des dérives et dérapages extrêmement graves qui affectent profondément la vie de l’homme. La société ne serait, d’après cette thèse, qu’un ensemble d’institutions, ayant chacune son histoire particulière.
Le grand écart (livre auto-édité, 2006)
Ce livre a été écrit selon un procédé nouveau et original : il est composé de courts textes qui n’excèdent jamais une page et qui sont donc faciles à lire.
Dans chacun de ces textes, l’auteur part d’un événement vécu par lui-même, qui peut éventuellement être un événement politique ou social. A partir de cet événement, il dérive vers une réflexion plus générale et plus approfondie.
Ainsi l’auteur réalise un désir qu’il avait depuis longtemps : réunir ensemble, dans un même texte, l’écriture personnelle, voire intime, et l’analyse de fond, la construction intellectuelle.
Père et fille, essai auto-biographique (livre auto-édité, 2007)
Vivre ensemble – L’attitude non-directive intervenante (livre auto-édité, 2007)
Voici un résumé des différents chapitres
Ch. 1 – L’auteur de ce livre, engagé lui-même dans une pratique thérapeutique et pédagogique nouvelle, propose une réflexion sur une de ces pratiques : la non-directivité intervenante. Comme cette pratique prend position contre la notion de directivité, l’auteur se livre à une critique approfondie de cette réalité sociale, la directivité, dont il montre les origines et les implications. Cela lui permet de présenter ensuite la non-directivité, sous ses aspects essentiels et sans rentrer dans des considérations techniques. Il s’agit pour lui d’une véritable éthique, d’une manière de vivre, qu’il essaie de définir.
Ch. 2 – L’auteur de ce livre, consacré à la Non-directivité intervenante, passe maintenant au second volet de son exposé : le volet positif. Dans le premier chapitre, il s’est efforcé de faire une critique des conduites directives, qui sont fondées, d’après lui, sur la contrainte et le désir de faire prendre aux autres une autre direction que celle qu’ils adoptent eux-mêmes. Il a montré le caractère illusoire de cette entreprise, quand elle cherche à modifier la mentalité des individus. Sa seule valeur est à court terme : du fait qu’elle obtient une soumission immédiate due à la peur. Elle est largement utilisée dans la vie sociale, dont elle constitue une des bases. Le malheur est qu’il faut la renouveler sans cesse, la multiplier à l’infini, véritable opération à la Sisyphe. La non-directivité prend la position exactement inverse ; elle cherche la convergence des vouloirs et des états psychologiques, dans le but de permettre une résonance des personnes les unes avec les autres. L’auteur analyse toutes les formes que peut prendre cette résonance. Il intitule ce chapitre « le Banquet », en référence à Platon, qui voit dans le banquet le modèle de tout relation humaine. Le nom qu’il lui donne « Agapes » signifie aussi « Amour » en grec (Agapi).
Ch. 3 – Dans ce chapitre, l’auteur tente de définir, le mieux possible, la méthode NDI, en tant que méthode visant au développement humain, et non pas seulement comme éthique capable de perfectionner les rapports humains en général. Il se centre donc sur ce qu’il a appelé la troisième forme dans sa classification des formes de résonance par rapport à autrui. Après avoir établi qu’il est possible de pénétrer dans le monde intérieur d’autrui, il analyse systématiquement tous les procédés qui permettent d’agir sur ce monde intérieur, en accord avec les désirs explicites de ceux qui en sont les bénéficiaires. Cela va depuis l’aide à la communication jusqu’à des propositions d’action et des apports de connaissances. Une telle méthode a des exigences et des difficultés. L’auteur examine les unes et les autres à la fin du chapitre.
Ch. 4 – Ce chapitre rompt avec les chapitres précédents, qui étaient soit théoriques (ch. 1 et 2) soit méthodologique (ch. 3). Il s’agit maintenant de tester l’efficacité de la pratique non-directive intervenante, en présentant le récit d’une expérience vécue de non-directivité intervenante, il est vrai assez particulière. Sa particularité réside dans son caractère extrême. Il s’agit en effet non pas d’une expérience isolée dans un cadre étranger à elle ou d’une expérience effectuée en dehors de tout cadre, mais d’une expérience qui porte d’abord sur le cadre lui-même, sur l’institution même dans laquelle sont accueillis des gens qui vont vivre ensemble une rencontre centrée sur le développement personnel. Ce sont les mécanismes institutionnels eux-mêmes qu’on a cherché, dans cette expérience, à modifier, dans un sens adapté à la non-directivité. Les résultats sont surprenants. Ils sont analysés aussi dans ce texte.
Ch. 5 – La non-directivité intervenante a été inventée et élaborée dans les années 75-80 du 20ème siècle, à partir des groupes de développement, de psychothérapie et de pédagogie que nous faisions soit à l’Université soit ailleurs. Notre désir, à cette époque, était d’aller le plus loin possible pour fournir aux participants des possibilités d’expérimenter et de travailler sur eux- mêmes. Dans cette optique, m’est venu, à moi Michel Lobrot, l’idée d’organiser des groupes dans lesquels les gens auraient la possibilité de vivre des expériences à la fois corporelles et sexuelles, en plus des possibilités verbales qui leur étaient offertes. Je me mis donc à proposer un travail de développement qui se ferait en piscine chauffée, avec la possibilité d’être nu, si on le voulait. Nous étions plusieurs animateurs au service de ces gens. Les groupes duraient en général plusieurs jours. Pour évaluer les effets obtenus, nous avons proposé aux personnes qui le souhaitaient d’être interviewées sur ce qu’elles avaient vécu dans ce cadre. Ces entretiens eurent lieu et je décidai d’en rendre compte dans un journal que j’écrivais depuis plusieurs années et qui était centré à la fois sur ma vie personnelle et professionnelle. Le chapitre qui vient est formé d’extraits de ce journal, dans les parties où je parle de l’expérience de piscine en question. On y verra s’exprimer différentes personnes : Gabrielle, Aimée, Eugène, Monique, etc. Naturellement, les noms de personnes et de lieux ont été changés, afin de respecter l’anonymat. Cela permettra au lecteur de se faire une idée des problèmes rencontrés au moment où fut inventée la NDI, il y a maintenant plus de trente ans.
Manifeste non-directif (texte auto-édité, 2011)
Ma vie, un kaleidoscope (livre auto-édité, 2011)
Inspiré par l’écriture diaristique fragmentée et incisive d’un Guibert, Michel Lobrot s’est prêté durant quelques années à l’exercice du journal. Il en retire aujourd’hui un texte à la frontière du document et de l’essai, où l’intime, le réflexif et le théorique s’entrelacent incessamment pour mieux penser les problèmes que posent la société et la psychologie contemporaines. De la défense absolue de la liberté à la sévère critique de l’héritage freudien, de sa descr|ption acerbe de l’école moderne à ses observations désabusées des débats politiques, cet éminent professeur et praticien dévoile une pensée incroyablement combative et révolutionnaire.
Le texte de Michel Lobrot a ceci d’exaltant et de fascinant qu’il donne à lire l’existence d’une pensée. Une pensée qui revient sur elle-même, découvre, progresse, s’affûte, bouscule les normes, jamais satisfaite du statu quo. En prise directe avec notre monde et ses enjeux, le diariste ne se retranche pas sur son quant-à-soi, ne construit certainement pas un essai-bilan ou un testament intellectuel, mais livre bel et bien une réflexion toujours sur le qui-vive, curieuse, désireuse de transformer les hommes et leur manière de vivre ensemble.
Le psychisme en mouvement (livre auto-édité, 2016)
L’écologie humaine (livre auto-édité, 2017)